Petite mais longue histoire d'un moteur Winterthur ...

 Tout commence au milieu des années 1980 : Le « Grand Moulin » de Gennes ayant cessé sa production, son propriétaire, Mr Hubault, souhaitant connaître l’intérêt de sa machine contacte le club moteur du lycée Sadi Carnot.

Un nouveau contact est établi au début des années 1990 avec le club transformé, en 1986, en une active association. Les conditions sont toujours hors de portée de nos moyens disponibles : Il faut acheter le moteur, démonter la toiture, détruire un mur, transporter le moteur et … reconstruire le tout !

Grâce à Mr Benoît, gendre du propriétaire, les conditions s’adoucissent beaucoup mais restent encore trop contraignantes pour les moyens du Musée du Moteur.

Pourtant les relations ne sont pas rompues et deux événements se conjuguent pour régler ces difficultés :

          - La commune de Gennes achète le site du moulin

          - La Fondation du Patrimoine propose son soutien.

Le conseil d'administration décide alors de se lancer dans l’aventure.

Étude des besoins, intérêt technique et historique de cette pièce énorme, devis pour le transport, devis pour les châssis, étude d'implantation, faisabilité d'une remise en route, lancement d'une souscription …

Malgré beaucoup d'incertitudes, le projet démarre en 2010 ...

Les formalités administratives s'officialisent petit à petit :

          - Mr le maire de Gennes nous confirme la cession du moteur le 16 mars 2011

          - La convention avec la Fondation du Patrimoine est signée le 04 février 2012

On croyait avoir tout prévu ! Péché de prétention !

Pour déplacer un moteur, il faut le soulever de son socle (élémentaire mon cher Watson !) ; sauf qu’à l'époque, en plaçant le moteur sur son socle, le béton d'égalisation est remonté le long des tirants de fixation et alors … plus rien ne bouge !

Les méninges ont été beaucoup sollicitées pour dégager ces tirants du socle :

• Utilisation d'un marteau-piqueur pneumatique (sans espace, à l'horizontale !), d’une grosse masse ? On a même pensé à l’emploi de Celtamex (éclateur de béton non explosif) !
• Au final, ce sera possible au petit perforateur, à la tronçonneuse (petite et grande), à la masse et au burin, dans la poussière et le dos bien tordu.

Combien de mardi matin pour Guy, Pierre, Georges, Philippe et Robert ?

Pendant ce temps le châssis est fabriqué dans une usine locale.

On y est ? Non, car il faut revoir le projet d'entrée du moteur dans le local à la suite de quelques découvertes et des disponibilités du matériel de manutention.

Le moteur sera fixé sur son châssis à l'extérieur, le châssis sur des « skis », les skis sur des rouleaux. Compte tenu de la hauteur totale, il faut agrandir la porte !

Grâce à la participation compréhensive de la mairie de Gennes qui dégage la végétation, toiture et murs des bâtiments, tout est prêt pour l'enlèvement et le rapatriement à Bagneux le jeudi 23 octobre 2014.

Un bossage caché dans le béton ne permet pas de poser complètement le moteur sur son support pour deux petits centimètres ! Bref, le Winterthur patientera encore une nuit sur le parking, quelques heures de tronçonneuse et tout sera réglé le vendredi matin.

Le vendredi après-midi un « Manuscopic » de la ville de Saumur pousse l'ensemble à l'intérieur du bâtiment, les calculs sont bons : il reste 2 cm sous le passage de la porte ! Puis il tire partiellement l'ensemble vers sa destination.

Encore 2 demi-journées avec vérins et tire-fort pour mettre enfin ce gros morceau de 8 tonnes au bon endroit. Ce qui est fait le jeudi 13 novembre.

Merci à Guy, Philippe B, Pierre, Georges, Robert, Jean-Bernard, Philippe D, Alphonse, Gilbert, François... et aux participants de Gennes, de Bagneux, de Saumur...et à beaucoup d'autres.

Et pour conclure et c'est à venir, quelques dizaines (ou centaines ?) d'heures de nettoyage, peinture, présentation, recherches historiques et documentaires, où les bénévoles seront encore très actifs.

Merci à tous.